Si nous allons prier chez des chrétiens d’autres traditions, nous serons peut-être surpris de nous sentir unis d’un lien d’amitié qui vient ce Celui qui est au-delà de toute division. Après ces trois leçons accompagnées de leurs répons, suivront six autres psaumes qui seront chantés avec Alléluia. On choisira pour doyens ceux d’entre eux avec lesquels l’abbé puisse en toute sûreté partager son fardeau. par ordre, puis on lui dira : Voici la loi sous laquelle tu veux combattre. C’est seulement au quatrième répons que le chantre dira le Gloria, et dès qu’il le commencera, tous se lèveront aussitôt avec respect. Craindre le jour du jugementJb 31, 14 ; redouter l’enferMt 10, 28 et désirer la vie éternelle de toute l’ardeur de son espritPh 1, 23. Il devint nécessaire d’assurer une présence permanente de prière et d’accueil pour le nombre croissant des hôtes et des retraitants. « Que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite » (Jn 15,11). « Laisser descendre le Christ jusqu’aux profondeurs de nous-mêmes (…). Le résumé de la règle de vie[3] que les sœurs de Grandchamp disent ensemble à haute voix chaque matin, commence par ces mots : « Prie et travaille pour qu’il règne ». Les autres jours, ils dîneront à Sexte. Nous reconnaître aimés par Dieu nous pousse à nous accueillir les uns les autres dans nos forces et nos faiblesses. Aussitôt donc qu’un hôte aura été annoncé, le supérieur et les frères se hâteront à sa rencontre avec toutes les marques de la charité. Demeurez dans mon amour. Garder sa langue de tout propos mauvais ou nuisiblePs 33, 14 ; ne pas aimer à beaucoup parlerPr 10, 19, ne pas dire de paroles vaines ou qui ne portent qu’à rireMt 12, 36, et ne pas aimer le rire trop fréquent ou trop bruyantSi 21, 20. Jésus nous invite à laisser sa parole demeurer en nous (Jn 15,7) et tout ce que nous demanderons nous sera accordé. Que nul dans le monastère ne suive la volonté de son propre cœur ; que personne non plus n’ait la présomption de contester son abbé effrontément ou hors du monastère. Ils s’accorderont une chaste charité fraternelle ; craindront Dieu avec amour, et aimeront leur abbé d’une charité humble et sincère. On montrera une sollicitude et un soin tout particulier dans l’accueil des pauvres et des pèlerins, parce que c’est surtout en leurs personnes qu’on reçoit le Christ. Ceux qui en auront reçu l’ordre entonneront, à leur rang après l’abbé, les psaumes et les antiennes. Le neuvième degré d’humilité est que le moine interdise à sa langue de parler, demeurant en silence, sans rien dire, jusqu’à ce qu’on l’interroge. Ainsi agissent ceux qui aspirent ardemment à la vie éternelle. Aussi, lorsque les enfants ou les plus jeunes frères, ou ceux qui sont incapables de comprendre la portée de la peine de l’excommunication, tomberont dans une faute, on leur infligera des jeûnes prolongés, ou on les punira par de rudes coups de bâton, afin qu’ils guérissent. Renoncer à soi-même pour suivre le ChristMt 16, 24Lc 9, 23. Nourris notre prière, éclaire notre lecture de la bible, agis à travers nous, afin que patiemment, les fruits de ton amour puissent grandir en nous. Ensuite, l’hymne de cette Heure, une leçon, le verset, Kyrie eleison ; le renvoi se fera par la bénédiction. Dans cette vie cachée à Nazareth où apparemment rien d’extraordinaire ne se passait, la présence de son Père le nourrissait. Renouvelle en nous la passion de l’unité pour que nous vivions conscients du lien qui nous unit en toi. Et tous assis sur les bancs, les frères liront à tour de rôle dans le livre placé sur le pupitre trois leçons, après chacune desquelles on chantera un répons. Si je n’ai pas eu d’humbles sentiments, si j’ai permis à mon âme de s’élever, tu me traiteras comme l’enfant qu’on arrache du sein de sa mère.Ps 130, 2. Dominus : équivalent du français Monsieur, et attribué aux religieux sous sa forme diminutive Dom et abbé, non par prétention personnelle, mais par honneur et amour du Christ. Après la sixième heure, leur dîner fini, ils se reposeront sur leurs lits dans un silence complet. De Pâques à la mi-septembre, les frères sortiront dès le matin pour s’employer aux travaux nécessaires, depuis la première heure jusque vers la quatrième. Se retrouver en groupe est un soutien. [2]. « Dans un hôte c’est le Christ lui-même que nous avons à recevoir ». Celui qui entre en semaine dira ensuite : Dieu, viens me délivrer ; Seigneur, viens vite à mon secours !Ps 69, 2 Et ce verset ayant été aussi répété trois fois par tous, il recevra la bénédiction et entrera en fonction. Qu’il ne prétexte pas l’insuffisance des ressources du monastère, se souvenant qu’il est écrit : Cherchez d’abord le règne de Dieu et sa justice, et le reste vous sera donné par surcroîtMt 6, 33 ; et encore : Rien ne manque à ceux qui le craignent.Ps 33, 10. Les frères se serviront mutuellement. Donc, le premier degré d’humilité est de se mettre constamment devant les yeux la crainte de Dieu, de se garder entièrement de l’oubli et de se souvenir sans cesse de tout ce que Dieu a commandé. À toi donc s’adresse maintenant ma parole, qui que tu sois, qui renonces à tes propres volontés, et pour combattre sous le vrai Roi, le Seigneur Christ, prends en main les puissantes et glorieuses armes de l’obéissance. Quant au cent seizième, on le joindra au cent quinzième, à cause de sa brièveté. Les sœurs de Grandchamp disent ensemble à haute voix ce texte au début de chaque journée. Ils pourvoieront eux-mêmes la maison de Dieu d’un intendant vraiment digne, sachant qu’ils en recevront une bonne récompense, s’ils le font avec une intention pure et par zèle de Dieu ; comme au contraire ils commettraient un péché s’ils négligeaient d’intervenir. Le douzième degré d’humilité est qu’un moine ne possède pas seulement cette humilité dans son cœur, mais qu’il la montre encore constamment par son attitude extérieure. Alors, on le recevra au dernier rang, afin d’éprouver par là son humilité. Les enfants, jusqu’à l’âge de quinze ans, seront maintenus dans la discipline et sous la garde de tous ; mais cela avec mesure et intelligence. Les hôtes ainsi accueillis seront conduits à la prière : après quoi le supérieur, ou un autre désigné par lui, s’assiéra en leur compagnie. Quant aux frères infirmes ou délicats, on leur assignera une occupation ou un métier qui les garde de l’oisiveté, sans les accabler ni les porter à s’esquiver. Quant aux bouffonneries, aux paroles vaines et qui ne sont bonnes qu’à provoquer le rire, nous les condamnons à tout jamais et en tout lieu, et nous ne permettons pas au disciple d’ouvrir la bouche pour de tels propos. Ne pas satisfaire les désirs de la chairGa 5, 16 et haïr la volonté propreSi 18, 30. Nul ne se permettra de manger ou de boire quoi que ce soit, avant ou après l’heure fixée. — il agirait autrement, nous rappelant ce précepte du Seigneur : Ce qu’ils disent, faites-le ; mais ce qu’ils font, ne le faites pas.Mt 23, 3. Après ces psaumes, on récitera une leçon ; puis un répons, l’hymne, le verset, le cantique de l’ÉvangileMagnificat, la litanie et l’Oraison dominicaleNotre Père, qui constituera le renvoi. Ne pas jurer, de crainte de se parjurerMt 5, 33-37, et dire la vérité du cœur comme des lèvresPs 14, 2. Un lien particulier lie la Communauté de Grandchamp à celle des frères de Taizé en France. Se rendre étranger aux préoccupations du mondeJc 1, 27 et ne rien préférer à l’amour du ChristMt 10, 37-39. En étant solidaires de ceux qui souffrent, nous permettons à l’amour du Christ de couler en nous. Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Ne pas satisfaire sa colèreMt 5, 22, ni se réserver un temps pour exercer sa vengeanceEp 4, 26. On accordera même l’usage de la viande aux malades qui sont tout à fait infirmes, afin qu’ils puissent refaire leurs forces ; mais aussitôt qu’ils seront mieux portants, ils reprendront l’abstinence accoutumée. Une lumière éclairera le dortoir sans interruption jusqu’au matin. Il doit donc être docte dans la loi divine, afin de savoir où puiser des choses anciennes et des choses nouvelles. Quant à ceux qui sont négligents ou dédaigneux, nous l’avertissons de les réprimander et de les corriger. Il arrive assez souvent que rétablissement du prieur occasionne de graves scandales dans les monastères. En se levant pour l’Œuvre de Dieu, ils s’encourageront doucement les uns les autres, afin qu’il ne reste pas d’excuse aux dormeurs. Car l’obéissance qu’on rend aux supérieurs se rapporte à Dieu lui-même ; puisqu’il a dit : Qui vous écoute m’écoute.Lc 10, 16 Et il faut que les disciples obéissent de bon cœur, car Dieu aime celui qui donne joyeusement.2 Co 9, 7. Quant aux frères, ils observeront leurs jeûnes comme de coutume. À chacune des autres Heures, c’est-à-dire à Tierce, Sexte et None, on dira trois autres sections du même psaume. C’est pourquoi nous croyons devoir régler comme il suit ce double partage de la journéereprenant la tradition biblique, la journée est découpée en douze heures de durée variable, de l'aube au crépuscule – où la première heure correspond de nos jours à six heures du matin. Dans le silence de la conscience, on supporte ainsi tout sans se lasser ni reculer, selon ce que dit l’Écriture : Qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvéMt 10, 22 ; et encore : Prends courage, et espère le Seigneur.Ps 26, 14 Et pour nous montrer que le serviteur fidèle doit tout supporter pour le Seigneur, même les plus grandes contrariétés, l’Écriture dit au nom de ceux qui souffrent : C’est pour toi que nous sommes tout le jour livrés à la mort, et traités comme des brebis d’abattoir.Ps 43, 23Rm 8, 36 Sûrs dans leur espérance de la récompense divine, ils ajoutent avec joie ces paroles : Mais en toutes ces épreuves nous remportons la victoire, grâce à celui qui nous a aimés.Rm 8, 37 L’Écriture dit encore à un autre endroit : Tu nous as éprouvés, ô Dieu, et nous as fait passer par le feu comme l’argent qu’on examine dans le creuset ; tu nous as fait tomber dans le filet et as amassé les tribulations sur nos épaules.Ps 65, 10-11 Et pour nous apprendre que nous devons être sous un supérieur, elle ajoute : Tu as imposé des hommes sur nos têtes.Ps 65, 12. Ainsi, on se préservera à toute heure des péchés et des vices, soit de la pensée, soit de la langue, des mains, des pieds et de la volonté propre, mais aussi des désirs de la chair. C’est une question de vie ou de mort. Nos saints Pères, lisons-nous, remplissaient chaque jour vaillamment cette tâche ; puissions-nous, dans notre tiédeur, l’accomplir du moins en une semaine entière ! Le supérieur rompra le jeûne à cause de l’hôte, à moins que ce ne soit un des jours de jeûnes principaux qu’on ne puisse enfreindre. Dans la manière de saluer, on témoignera à tous les hôtes une profonde humilité : devant ceux qui arriveront ou partiront, on inclinera la tête, ou on se prosternera, le corps par terre, adorant en eux le Christ même qu’on reçoit. Qu’il sache aussi combien est difficile et ardue la charge qu’il a reçue de conduire les âmes, et de s’accommoder aux exigences de tels caractères : pour un des douceurs, pour un autre des réprimandes, pour un autre encore de la persuasion. Si toutefois il leur manque quelque chose, ils le demanderont par un signe quelconque, plutôt que par la parole. Ceux donc qui vont ainsi, abandonnant aussitôt leur intérêt et renonçant à leur volonté propre, quittent ce qu’ils avaient en mains et laissent inachevé ce qu’ils faisaient. C’est pourquoi, en toute saison, soit que l’on jeûne, soit que l’on dîne — si c’est une période où il y a un dîner —, aussitôt après le souper, ils iront s’asseoir tous ensemble, et l’un d’eux lira les Conférences ou les Vies des Pèresles Conférences rapportent le séjour en Égypte de Jean Cassien et les Vies sont des biographies célèbres de moines, dues à divers auteurs, ou du moins quelque chose qui puisse édifier les auditeurs. La cuisine de l’abbé et des hôtes sera à part, afin que les frères ne soient pas troublés par les hôtes qui arrivent à des heures incertaines, et ne manquent jamais au monastère. L’abbé doit se souvenir constamment qu’au redoutable jugement de Dieu il devra rendre compte de ces deux points : son enseignement et l’obéissance de ses disciples. Même dans ce cas, il saura qu’il lui faut suivre la règle établie pour les doyens et les autres officiers. Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. Toutefois, s’il persiste absolument dans sa demande, il faut qu’il sache qu’il sera tenu à toute la discipline de la règle, et qu’on n’en relâchera rien en sa faveur, afin qu’on puisse lui dire, comme il est écrit : Mon ami, dans quel dessein es-tu venu ?Mt 26, 50. Avant tout et par-dessus tout, on prendra soin des malades, et on les servira comme s’ils étaient le Christ en personne ; car c’est lui-même qui a dit : J’ai été malade et vous m’avez visitéMt 25, 36, et encore : Ce que vous avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait.Mt 25, 40. — il s’enfle d’orgueil jusqu’à vouloir défendre sa conduite, l’abbé agira alors comme fait un sage médecin : employer les cataplasmes, l’onguent des exhortations, la médication des divines Écritures, et en dernier lieu la brûlure de l’excommunication ou la meurtrissure des coups. D’abord, par l’histoire des origines, mais aussi par le fait qu’elle a basé sa « Règle » sur le livre mentionné à la note n° 3. il n’y avait donc de changement d’habit qu’à la profession ; de là vient que celui-ci fut longtemps considéré comme le symbole même de cet engagement : l’offrande du pain et du vin faite lors de l’Eucharistie, il y avait alors très peu de moines ordonnés, et l’abbé lui-même n’était généralement pas prêtre, c.-à-d. le temps de leur conversion monastique, cette appellation, aujourd’hui désuette, est d’origine égyptienne, il s’agit des traités de Jean Cassien, et des vies des Pères du désert. Il examinera avec sollicitude s’il cherche vraiment Dieu, s’il est attentif à l’Œuvre de Dieu, à l’obéissance et aux humiliations. La volonté du Christ nous engage sur un chemin d’unité, de réconciliation et nous engage aussi à nous unir à sa prière : « Que tous soient un… afin que le monde croie ». Qu’il ne ferme pas les yeux sur les fautes des délinquants ; mais qu’il s’applique, autant qu’il le pourra, à les retrancher jusqu’à la racine, dès qu’elles commencent à paraître, se souvenant du danger auquel s’exposa Héli, le grand-prêtre de Silocelui-ci avait négligé de corriger ses deux fils débauchés, et mourut de chagrin en apprenant leur mort brutale et la capture de l’Arche par les Philistins1 S 2, 12-17.22-251 S 4, 1.12-18. Imaginez que ce cercle, c’est le monde ; le centre, Dieu ; et les rayons, les différentes voies ou manières de vivre des hommes. On dira le verset : Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, à notre secours !Ps 69, 2, et le Gloria, puis l’hymne de chaque Heureil s’agit des petites Heures du jour. Sois béni, Dieu notre Père, pour le don de ta parole dans les Saintes Écritures. En outre, les Conférences des Pères, leurs Institutions et leur Viesil s’agit des traités de Jean Cassien, et des vies des Pères du désert, comme aussi la règle de notre père saint Basile, que sont-elles pour les moines qui vivent et obéissent comme il faut, sinon des instruments de vertus ? Cf. Si nous ouvrons notre cœur, Dieu nous parle et patiemment transforme ce qui en nous va vers la mort. Une livre de painpeut-être un kilo, sachant que le pain constituait l’essentiel de la nourriture des moines, à bon poids, suffira pour chaque jour, soit qu’on fasse un seul repas, soit qu’il y ait dîner et souper. Les moines ne se le permettront d’aucune manière, car il peut en résulter une très grave occasion de scandale. « Veux-tu célébrer la nouveauté de vie que donne le Christ par l’Esprit Saint, et la laisser vivre en toi, entre nous, dans l’Église, le monde et dans toute la création ? S’il avait lieu, celui qui l’aura occasionné par sa négligence en donnera une satisfaction convenable à Dieu dans l’oratoire.